Le demandeur est un psychologue, formé en neuropsychologie, qui exerce actuellement en libéral. Il s’adresse à la Commission en tant que professionnel mais aussi en tant que proche d’une usagère de la psychologie. En effet, sa parente âgée est suivie dans un service où elle passe, chaque année, des tests cognitifs avec un psychologue que, par ailleurs, le demandeur connait et apprécie.
Le demandeur a travaillé dans une structure dans laquelle il devait réaliser des bilans neuropsychologiques auprès de patients âgés. La plupart du temps, les tests concluaient à « un déclin cognitif impactant peu/pas/beaucoup l’autonomie et l’indépendance de la personne âgée ». La réalisation de tels bilans « s’opposant au consentement et au bien-être du patient », le demandeur a choisi, pour des raisons éthiques, de remplacer l’évaluation cognitive par une évaluation clinique.
Sa parente âgée suit depuis longtemps un traitement contre la dépression et a été hospitalisée à plusieurs reprises en psychiatrie. Dans les précédents bilans réalisés par le même psychologue, celui-ci aurait noté « un lourd passif médical et de souffrance psychique ». Depuis au moins deux bilans, les facultés cognitives de la personne sont en déclin et le demandeur note que sa parente est « manifestement en fin de vie ».
A l’issue d’un nouveau bilan psychologique, le demandeur se questionne sur un manquement aux règles déontologiques et éthiques, dans la pratique et l’écrit du psychologue qui a réalisé ce bilan. Il souhaiterait avoir l’éclairage de la Commission sur la pertinence, au vu de l’état de santé de la personne, de faire un bilan cognitif annuel.
Il s’interroge sur la durée de la passation, sur le choix des outils, ainsi que sur la lisibilité du compte-rendu remis à la patiente et sa famille. Il questionne la notion de consentement dans une telle situation et l’utilité pour la personne d’un bilan qui n’a pour finalité qu’une évaluation annuelle, sans proposer ou aider à une prise en charge adaptée aux besoins mis en lumière.
Il attend de l’avis de la Commission, au-delà de son implication personnelle et professionnelle, des éléments de réflexion « extérieurs et éclairés ». Il souhaite que cet avis facilite ses échanges avec des confrères et contribue à une définition « unique et commune » des bases de la profession, « et peut-être [à] un accueil commun de la souffrance psychique, avant son évaluation et sa prise en soin » - notamment dans le cadre de la formation universitaire.
Document joint :
- Copie du compte-rendu de bilan neuropsychologique anonymisé.
Année de la demande : 2024 Demandeur : Contexte : Objet de la demande : Questions déontologiques associées : - Autonomie professionnelle |
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