La mère d’un petit garçon de 3 ans 4 mois et séparée du père depuis un an, sollicite la Commission à propos d'un compte rendu d'examen psychologique établi par un psychologue à la demande du père, dans le contexte d'une procédure devant le Juge aux Affaires Familiales (JAF) pour décider de la résidence principale de l'enfant. Cette décision est d'autant plus lourde de conséquences que les parents vivent dans des régions géographiquement très éloignées.
La mère reproche au psychologue de ne pas avoir été avertie de cette consultation ni d'avoir été convoquée "pour au minimum avoir ma version des faits". Elle lui reproche aussi "d'écrire des contre-vérités", dont elle fait une liste en se référant à des passages du compte rendu. Elle se dit "sidérée par les phrases et les mots" que le psychologue prête à son fils et s'étonne qu'il n'ait pas "décelé la manipulation du père" derrière ces propos.
Elle estime que le psychologue a pris indûment position en faveur du maintien de la résidence chez le père et que ses propos ont été "repris par le JAF", qui a considéré que l'enfant était "parfaitement adapté à la vie que son père peut lui offrir".
En post-scriptum, la mère fait état de ses démarches auprès de la DDASS pour vérifier l'inscription du psychologue sur la liste ADELI. Elle précise que celui-ci, qui n'était pas inscrit au moment de l'examen, y a été inscrit depuis, ses diplômes, obtenus antérieurement à l'examen, ayant été dûment authentifiés.
Documents joints :
Année de la demande : 2009 Demandeur : Contexte : Objet de la demande : Questions déontologiques associées : - Transmission de données psychologiques (Compte rendu aux parents)
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Dans sa lettre, la mère de l'enfant se plaint de ne pas avoir été avertie de l'évaluation et de ne pas avoir pu donner sa version des faits. La Commission se saisira de ces deux questions, qu'elle développera en trois points : L'information des intéressésL'article 12 du Code indique dans son deuxième paragraphe que "Les intéressés ont le droit d'obtenir un compte rendu compréhensible des évaluations les concernant, quels qu'en soient les destinataires". La notion de contre-évaluationLa notion de contre-évaluation est mentionnée à l'article 9 du Code : C'est pourquoi une grande prudence est recommandée lors de la rédaction d'un compte rendu. La distinction des missionsLe psychologue peut remplir diverses missions mais il est indispensable qu'il ne les mélange pas : la définition de la mission donne un cadre précis à l'intervention du psychologue, tant dans la modalité de celle-ci que dans le rapport qu'il rédigera. C'est ce que stipule le Titre I-6 : Dans le contexte d'un conflit judiciarisé et notamment sur la question du droit d'hébergement et de visite des enfants, le psychologue peut être amené à intervenir dans des cadres différents : il peut être commis en tant qu'expert par le juge - auquel cas, après avoir rencontré les deux parents et l'enfant, il devra donner un avis prudent et argumenté sur le mode d'hébergement qui lui apparaîtra le plus adapté à l'épanouissement de celui-ci - ou il peut être sollicité directement par un parent pour évaluer l'état psychologique de l'enfant. Dans ce dernier cas le psychologue s'en tient à la question posée, donne un avis sur l'équilibre et le développement de l'enfant et n'entre pas dans le débat judiciaire. C'est en restant dans le strict cadre de sa mission que le psychologue pourra éviter l'écueil de l'instrumentalisation. Avis rendu le 4 avril 2009
Articles du code cités dans l'avis : 9, 12, 19 ; Titres I, 5 & I, 6 |
Avis 09-06.doc |